Fondation
Émile-Nelligan

ÉLOGE DU·DE LA LAURÉAT·E         ALLOCUTION DU·DE LA LAURÉAT·E        JURY PRIX GILLES-CORBEIL 1993        COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Anne Hébert

Lauréate du prix Gilles-Corbeil 1993

Née à Sainte-Catherine-de-Fossambault en 1916, élevée dans un milieu familial littéraire (père écrivain, frère homme de théâtre), Anne Hébert a fait ses études à Québec.

Pendant plusieurs années, elle a écrit des textes pour la radio et la télévision de Radio-Canada et a collaboré à des journaux canadiens.

En 1950, son recueil de nouvelles Le Torrent apparaît comme étant la première œuvre canadienne française qui exprime ouvertement la révolte. De même, Les Chambres de bois, publiées en 1958, marquent le début du roman poétique au Canada français.

Après la publication de son recueil de poèmes Le Tombeau des rois, en 1953, plusieurs grands écrivains et critiques français, notamment Pierre Emmanuel, Albert Béguin et André Rousseaux, consacrent des articles chaleureux à son œuvre, et la font définitivement connaître en France.

Son roman Kamouraska, Prix des Libraires de France 1971, a été traduit en plusieurs langues et est considéré par beaucoup comme l’une des œuvres les plus importantes de la littérature de langue française contemporaine. Ce roman a été porté à l’écran par Claude Jutra.

Elle a, tour à tour, été couronnée par le Prix David en 1942, les Prix Duvernay et France-Canada en 1958, le Prix de la province de Québec en 1959, successivement en 1961, 1967 et 1971 le Prix du Gouverneur général du Canada, le Prix Molson et le Grand Prix de la Littérature française hors France attribué par l’Académie royale de Belgique. En 1976, elle a reçu le Prix Pierre-de-Monaco, en 1978, le Prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre, le Prix Fémina en 1982 pour son roman Les Fous de Bassan, le Prix du Gouverneur général du Canada en 1992 pour son roman L’Enfant chargé de songes. En 1993, elle a reçu les insignes de l’Ordre des francophones d’Amérique ainsi que le Prix Gilles-Corbeil. L’Université du Québec et l’Université McGill lui ont également décerné des doctorats honorifiques.

Œuvres d’Anne Hébert

Les songes en équilibre, poèmes, Montréal, L’Arbre, 1941
Le Torrent, nouvelles, Beauchemin, 1950, Paris, Éditions du Seuil, 1965 et Montréal, Éd. HMH, 1976
Le Tombeau des rois, poèmes, Montréal, Institut littéraire du Québec, 1953
Les Chambres de bois, roman, Paris, Seuil, 1958 et coll.  » Points Roman « , 1985
Poèmes, Paris, Seuil, 1960 (comprenant Le Tombeau des rois et Mystères de la parole)
Le Temps sauvage, théâtre, Montréal, HMH, 1967 (comprenant La Mercière assassinéeLe Temps sauvage et Les Invités au procès)
Dialogue sur la traduction, en collaboration avec Frank Scott, Montréal, HMH, 1970
Kamouraska, roman, Paris, Seuil, 1970 et coll.  » Points Roman « , 1983
Les Enfants du Sabbat, roman, Paris, Seuil, 1975 et coll.  » Points Roman « , 1983
Héloïse, roman, Paris, Seuil, 1980
Les Fous de Bassan, roman, Paris, Seuil, 1982
Le Premier jardin, roman, Paris, Seuil, 1988
La Cage suivi de L’Île de la Demoiselle, théâtre, Montréal-Paris, Boréal/Seuil, 1990
L’Enfant chargé de songes, roman, Paris, Seuil, 1992
Le jour n’a d’égal que la nuit, poèmes, Montréal-Paris, Boréal/Seuil, 1992
Œuvre poétique, 1950-1990, poèmes, Montréal, Boréal, coll.  » Compacts « , 1993 (comprenant Le Tombeau des roisMystères de la parole et Le jour n’a d’égal que la nuit)
Aurélien, Clara, Mademoiselle et le Lieutemant anglais, roman, Seuil 1995
Poèmes pour la main gauche, poèmes, Montréal, Boréal, 1997
Est-ce que je te dérange ?, roman, Paris, Seuil, 1998
Un habit de lumière, roman, Paris, Seuil, 1999

Les Prix littéraires
Prix David pour Les songes en équilibre en 1942
Prix France-Canada et Prix Athanase-David pour Les Chambres de bois et Prix Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste pour l’ensemble de son œuvre poétique en 1958
Prix du Gouverneur général du Canada pour Poèmes en 1960
Prix de poésie Molson poésie en 1968
Prix des Libraires de France pour son roman Kamouraska en 1971
Prix du Gouverneur général du Canada et de l’Académie française pour Les Enfants du Sabbat en 1975
Prix Prince-Pierre-de-Monaco en 1976
Prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre en 1978
Prix Fémina pour son roman Les Fous de Bassan en 1982
Prix Canada-Belgique en 1988
Prix du Gouverneur général du Canada pour L’enfant chargé de songes en 1992
Prix Alain-Grandbois pour Le jour n’a d’égal que la nuit et Prix Gilles-Corbeil pour l’ensemble de son œuvre en 1993
Prix littéraire France-Québec Jean Hamelin pour son roman Un habit de lumière en 2000

Extrait tiré de l’Oeuvre poétique , 1950-1990, poèmes, Montréal, Boréal, coll.  » Compacts « , 1993

NEIGE

La neige nous met en rêve sur de vastes plaines, sans traces ni couleur

Veille mon cœur, la neige nous met en selle sur des coursiers d’écume

Sonne l’enfance couronnée, la neige nous sacre en haute mer, plein songe, toutes voiles dehors

La neige nous met en magie, blancheur étale, plumes gonflées où perce l’œil rouge de cet oiseau

Mon coeur : trait de feu sous des palmes de gel file le sang qui s’émerveille.

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