Fondation
Émile-Nelligan

Allocution du lauréat du prix Ozias-Leduc 2010

Raymond Gervais

 

Je voudrais remercier la Fondation Émile-Nelligan et les membres du jury pour l’hommage qui m’est rendu aujourd’hui.

Je voudrais aussi remercier toutes les personnes qui m’ont aidé, d’une manière ou d’une autre, au fil des ans, pour me permettre de réaliser mon travail, de le mettre sur la place publique. La liste en serait longue depuis le milieu des années soixante-dix et on comprendra que je ne peux pas les énumérer toutes ici.

En tout premier lieu, je voudrais dire ma reconnaissance à Chantal Pontbriand sans qui je ne serais pas ici aujourd’hui. À Chantal, je dois tout. Sa vision, son exemple, son courage, sa ténacité, son incroyable capacité de travail et de don
de soi m’ont inspiré et stimulé et demeurent une référence constante pour moi.

Dans ce long cheminement, souvent en solitaire, il est nécessaire d’avoir autour de soi des personnes-ressources, des interlocuteurs, famille, amis, collègues et supporters, qui croient en nous et qui nous accompagnent dans cette démarche. Parmi tous ces gens, je voudrais mentionner ici, plus particulièrement, Rober Racine, Irène F. Whittome, Normand Thériault, Dominique Mousseau, Colette Tougas, Nicole Gingras, Michèle Thériault, Charles Gagnon, Michael Snow, Robert-Marcel Lepage, Richard-Max Tremblay, Chantal Boulanger et Jean-Claude Rochefort.

Je suis autodidacte en art et j’ai toujours vécu ma pratique comme une grande aventure poétique (laquelle constitue également une forme d’engagement). Depuis le commencement, une grande partie de mon travail en arts visuels renvoie à la musique (une fascination initiée par mon père, dès l’enfance, via ses récits évoquant, pour moi, des personnages mythiques tels Caruso, Marconi ou Edison). Ma pratique a évolué depuis vers une pensée du son en silence (ce que j’appelle
« l’imaginaire sonore », en écho à « l’imaginaire visuel » de mes travaux plus récents). Étant donné parfois le peu de moyens matériels pour fonctionner, la dimension conceptuelle du travail peut alors prendre la relève et l’activité de la pensée se poursuivre ainsi sur papier de façon plus discrète, peut-être, mais tout aussi suivie, un peu à la manière d’un écrivain tenant son journal.

Dans le monde actuel, complexe, globalisé, il est de plus en plus question, en art, de rencontres, d’échanges, de discussions, de participation, de projets et d’idées plutôt que d’objets, à la limite (bref de repenser l’univers autrement).

Dans ce contexte, je souhaite, pour ma part, pouvoir continuer, tout simplement, à faire mon travail, à en vérifier le potentiel et à le mener à terme, autant que possible, ici et ailleurs. Ce prix Ozias-Leduc m’aide et m’encourage en ce sens.

Merci.

Fondation
Émile-Nelligan

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