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Émile-Nelligan

ÉLOGE DU·DE LA LAURÉAT·E         ALLOCUTION DU·DE LA LAURÉAT·E        JURY PRIX GILLES-CORBEIL 1999        COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paul-Marie Lapointe

Lauréat du prix Gilles-Corbeil 1999

Paul-Marie Lapointe est né à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean, en 1929. Il a été journaliste à Québec de 1950 à 1954 à l’Événement-Journal, puis à Montréal de 1954 à 1961 à La Presse et en 1961 et 1962 au Nouveau Journal. De 1964 à 1969, il signa régulièrement la page éditoriale du magazine MacLean. En 1969 il entrait à Radio-Canada, d’abord comme rédacteur en chef des émissions d’affaires publiques, puis il devint directeur de l’information à la radio et, enfin, directeur des programmes et vice-président de la radio de langue française. Il est l’un des membres fondateurs de la revue Liberté en 1959.

En 1948, il publiait son premier recueil de poésie, Le Vierge incendié, aux éditions Mithra-Mythe – où parut également le manifeste Refus global – recueil dont la revue Estuaire célébra le cinquantième anniversaire en 1998 par un numéro spécial intitulé Le Vierge eXquis.

Depuis 1987, Paul-Marie Lapointe fait partie de la prestigieuse collection » Poètes d’aujourd’hui «, chez Seghers. Il est également cité dans de nombreuses anthologies de poésie et ses poèmes ont été traduits en plusieurs langues.

Paul-Marie Lapointe a reçu le prix Athanase-David en 1971, le prix du Gouverneur général du Canada en 1972 pour Le Réel absolu, le prix de l’International Poetry Forum des États-Unis en 1976, le prix du journal La Presse en 1980 et le Grand prix de poésie de la francophonie, le prix Léopold Sedar Senghor, en 1998.

Œuvres de Paul-Marie Lapointe

Le Vierge incendié, Saint-Hilaire, Mithra-Mythe, 1948. Dessin de couverture de Pierre Gauvreau. (Réédité dans la collection Typo, L’Hexagone, en 1998)
Choix de poèmes. Arbres, Montréal, L’Hexagone, coll. » Les Matinaux «, no 12, 1960
Pour les âmes. Poèmes. Montréal, L’Hexagone, 1964. (Réédité dans la collection Typo, L’Hexagone, en 1993)
Le Réel absolu. Poèmes 1948-1965, Montréal, L’Hexagone, coll. » Restrospectives «, 1971 (comprenant Le Vierge incendié, Nuit du 15 au 26 novembre 1948, Choix de poèmes. Arbres, Pour les âmes). Prix du Gouverneur général du Canada, 1972.
Tableaux de l’amoureuse, suivi de Une Unique, Art égyptien, Voyage & autres poèmes, Montréal, L’Hexagone, 1974
Bouche rouge, Outremont, L’Obsidienne, 1976. Lithographies de Gisèle Verreault.
Arbres, Montréal, Éditions Erta, 1978. Sérigraphies de Roland Giguère.
Tombeau de René Crevel, Outremont, L’Obsidienne, 1976, 1979. Eaux-fortes de Betty Goodwin.
ÉcRiturEs, Outremont, L’Obsidienne, 1980, 2 vol. Encres de Gisèle Verreault
Le Sacre, Montréal, L’Hexagone, 1998
Espèces fragiles, Montréal, L’Hexagone, 2002
Traductions
Il reale assoluto e altre « scritture », introduction et traduction de Anna Paola Mossetto, Rome, Bulzoni editore, 1983
Six poems. A Monograph Collection, traduction de Jean Beaupré et Gael Turnbull, Toronto, Contact Press, 1955
The Terror of Snows. Selected poems, introduction et traduction de D.G. Jones, Pittsburg, University of Pittsburg Press, « Pitt Poetry Series », 1976. (Révisé et augmenté sous le titre The 5th Season, Toronto, Exile, 1985)

Les Prix littéraires
1968 Prix France-Canada pour Mémoire et son essai sur Alain Grandbois
1971 Prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre et le Prix du Gouverneur général du Canada pour Le Réel absolu
1976 Prix de l’International Poetry Forum des États-Unis
1980 Prix du journal La Presse en
1998 Grand prix de poésie de la francophonie, le prix Léopold Sedar Sengho

1999 prix Gilles-Corbeil de la Fondation Émile Nelligan

Extrait de Le Réel absolu

QUEL AMOUR ?

Rien

ni fleuve ni musique ni bête

rien ne me consolera jamais de la misère
du sang versé par les hommes
de la tristesse des enfants
de la faiblesse des mères

ni fleur ni mort ni soleil

autour de nous la ville
succombe à l’attrait de la mort
une mort à la pointe d’argent
une mort de papier agenouillé
une mort dans l’âme

quel arbre quelle fleur
quel amour oh! quel amour
nous guérira de ce mal ?

quel enfant ce qu’il sera demain
quel espoir audace des solitudes
nous apprendra la façon de vivre
et que tout en soit changé ?

pour que l’oiseau batte dans les cœurs
la musique dans les villes
pour que l’homme naisse de la bête
la bête de la montagne
pour que surgisse de la mort le soleil

hommes je vous le prédis
les fleurs seront permises
les arbres paumes innombrables ouvertes
à la caresse
les oiseaux nicheront dans les yeux des filles
les chansons

et tout sera changé
comme on l’avait espéré
dans la solitude de nos amours

(Extrait de Le Réel absolu, poèmes 1948-1965, Montréal, L’Hexagone)

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