Fondation
Émile-Nelligan

Roxane Desjardins

Lauréate du prix Émile-Nelligan

Roxane Desjardins,
Ciseaux,
Les Herbes rouges
2014

 

Roxane Desjardins est née à Montréal. Elle a fait paraître, avec l’artiste Coco-Simone Finken, Cannibale maison, qui leur a valu le prix Expozine du meilleur livre francophone. Ciseaux est son premier titre aux Herbes rouges.

 

Commentaire du jury, par François Dumont, président.

Le titre du recueil de Roxane Desjardins, Ciseaux, laisse bien sûr attendre une esthétique du collage, mais ici il ne faut pas confondre le collage et l’arbitraire.
Car l’élaboration des images donne une cohérence très forte à cet ensemble de poèmes. L’intensité, saisissante dès le début, est constamment relancée à force de surprises, et portée par un phrasé parfaitement maîtrisé, comme dans cet extrait du dernier poème : « cette fois je chevauche j’amène je vais / je renvoie / à la petite affaire du sang / trop de soleil et misère de vouloir / violenter quelque chose de triste ». Cette poésie très vive se situe toujours, pour reprendre l’un des vers, à « la naissance du risque ».

Finaliste du prix Émile Nelligan

Virginie Beauregard D.,
D’une main sauvage,
Les éditions de l’Écrou
2014

Nathasha Kanapé Fontiane,
Manifeste Assi,
Mémoire d’encrier
2014

Depuis 2005, Virginie Beauregard D. évolue dans les milieux de la musique et de la poésie. Dès 2009, un de ses poèmes est intégré à la pièce Dans les charbons de Loui Maufette au théâtre de Quat’Sous. En mars 2010, elle lance un premier recueil, Les heures se trompent de but (l’Écrou). Du coup, Virginie Beauregard D. participe à plusieurs festivals et événements partout au Québec. En 2011, elle signe la suite De la guitare électrique, dans la revue Jet d’Encre. Boursière du Conseil des arts et des lettres du Québec et bachelière en histoire de l’art, elle publie le recueil D’une main sauvage (l’Écrou) au printemps 2014.

Commentaire du jury

D’une main sauvage, de Virginie Beauregard D., regroupe des poèmes à la fois sensibles et ironiques, contemplatifs et fantaisistes. Leur rythme, très musical, est marqué par la netteté du vers, qui semble constamment chercher à se limiter à l’essentiel, le poème tenant souvent en un seul souffle. Malgré les « lanières de la pluie » et les « portes barrées », les
« arbres / plantés / dans le vacarme » et « les retors / de l’horizon », la disponibilité permet d’accueillir des instants lumineux, dans une écriture très souple et très naturelle, qui se rapproche souvent de l’adresse amicale.

Natasha Kanapé Fontaine, née en 1991, est poète-slameuse, artiste visuelle et militante écologiste. Innue de Pessamit, communauté de la Côte-Nord, elle a passé la majeure partie de sa vie en milieu urbain, dans la lignée de beaucoup d’autres jeunes autochtones. Remarquée d’abord à Rimouski où elle étudiait, puis à Montréal lors d’événements militants au printemps 2012, Natasha Kanapé Fontaine s’est vue propulsée sur la scène provinciale par ses prestations de slam – elle est depuis surnommée la slameuse territoriale. Fin 2012, elle publie chez Mémoire d’encrier un premier recueil de poèmes salué par la critique, en réimpression un mois plus tard, intitulé N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures (prix de la Société des Écrivains francophones d’Amérique). Par son indéfectible engagement dans le mouvement Idle No More, la jeune femme impressionne et fait profondément sa marque dans la poésie québécoise actuelle. Natasha Kanapé Fontaine fait partie de la nouvelle génération d’un peuple qui renaît de ses cendres, et qui entend prendre la place qui lui revient. Elle vit à Montréal.

Commentaire du jury

Chez Natasha Kanapé Fontaine, la poésie est à la fois révolte et hommage. Malgré le titre, Manifeste Assi (mot qui veut dire « terre » en innu), il ne s’agit pas de prose, mais bien de poésie. Les vers atteignent une ampleur très habitée. C’est parfois l’indignation qui domine, comme dans ce passage : « le cœur dans les mains les mains dans la terre / j’ai entendu battre le tien jusqu’à / la surface blindée des troupeaux besogneux / tes odieuses machineries ». À d’autres moments, c’est la célébration qui l’emporte, celle d’une terre qui est aussi une femme.

JURY 2014      COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Fondation
Émile-Nelligan

Abonnez-vous
à notre infolettre