Fondation
Émile-Nelligan

François Turcot

Lauréat du prix Émile-Nelligan

François Turcot,
Cette maison n’est pas la mienne,
La Peuplade
2009

 

 

François Turcot a publié Cette maison n’est pas la mienne (2009), Derrière les forêts (finaliste du prix Émile-Nelligan 2008) et miniatures en pays perdu (2006) aux éditions La Peuplade. Il collabore à divers projets d’écriture et publie parfois ses poèmes dans des ouvrages collectifs et en revues (Le livre de chevet, Riveneuve Continents, Aufgabe, Action Yes, filling Station, Nor, C’est selon). Il s’est également intéressé à l’hybridité de l’œuvre de W. G. Sebald dans le cadre d’une maîtrise en études littéraires à l’UQAM. Il vit à Montréal et enseigne la littérature au collégial. Il est membre de l’UNEQ.

Commentaire du jury, par Pierre Nepveu, président.

Le livre de François Turcot se caractérise d’abord par l’originalité de son architecture : plus qu’un recueil, il s’agit là d’un projet où se déploie une quête archéologique nourrie de photographies anciennes et de bribes de textes retrouvés. Sur la toile de fond d‘une lointaine immigration irlandaise en Amérique, ce livre ne cesse d’inviter le regard à la rencontre d’un réel vacillant et pourtant très concret. Au centre : une maison détruite et reconstruite, dont subsistent des images, des objets, une table, et les habitants fantomatiques – véritable théâtre d’une existence incertaine.

Dans des formes très diverses allant du poème narratif au fragment lyrique, ce livre pénètre ainsi dans le mystère de la mémoire et des générations, de la présence et de l’absence, et l’univers intime qu’il fait ainsi ressurgir d’une envoûtante étrangeté, teintée d’abstraction. D’une sensibilité singulière et d’une belle fermeté d’écriture, Cette maison n’est pas la mienne donne à entendre un ton neuf dans la poésie québécoise actuelle.

Finaliste du prix Émile Nelligan

Geneviève Blais,
Le manège a lieu,
Poètes de brousse
2009

François Guerrette,
Les oiseaux parlent au passé,
Poètes de brousse
2009

Geneviève Blais est née en 1977. Elle a fait des études de maîtrise en création littéraire, où elle a exploré le métissage des langages et la contamination par le biais de la vidéo. Son premier recueil de poésie, L’incident se répète, a été publié en 2007 aux éditions Poètes de brousse. Issu d’un séjour de deux ans en Chine, Le manège a lieu paraît en 2009 chez le même éditeur. Elle se consacre actuellement à un projet composé d’une installation et de textes inspirés des ombres et de leurs ramifications à travers la psyché et la mythologie boréale.

Commentaire du jury

Imprégné par l’expérience marquante d’un séjour de deux ans en Chine, le recueil de Geneviève Blais évite tous les pièges de la littérature de voyage et les clichés de l’exotisme. Dans une écriture très maîtrisée, occupée à cerner l’expérience subjective du dépaysement, ces poèmes disent l’épreuve radicale de l’étrangeté, l’ébranlement profond et souvent violent que provoque la rencontre de l’autre et de sa langue. Il y a là une véritable écriture du vertige et de la dépossession : écrire la Chine, c’est ici s’écrire soi-même en danger de perdre la tête et le sens lui-même. C’est dans ce risque, ce déséquilibre, ce cirque du non-sens que Le manège a lieu, c’est là que cette poésie se risque et ose se maintenir.

Né dans le Bas-Saint-Laurent en 1986, François Guerrette a terminé un baccalauréat en littérature à l’Université du Québec à Rimouski, tout en collaborant à diverses soirées alliant jazz libre et poésie. En 2009, il parcourt l’Europe pendant quelques mois avant de s’installer à Montréal, où il entreprend des études de maîtrise portant sur l’acte créateur en tant qu’ensauvagement. Plusieurs fois finaliste aux Prix littéraires Radio-Canada, il a publié cette année un premier recueil, Les oiseaux parlent au passé, aux éditions Poètes de brousse.

Commentaire du jury

Ce recueil animé par la révolte et un sens aigu de l’irrémédiable annonce d’abord que l’harmonie musicale du monde est révolue. Dans des poèmes compacts, d’un rythme très sûr, François Guerette frappe, taillade, épluche sa propre peau, hume le vin des pauvres, descend dans à l’enfer « cardiaque ». Le constat sur le monde actuel est sans pitié. Puissant créateur d’images, l’auteur donne un premier recueil qui s’inscrit dans une certaine tradition poétique de la violence et de la dégradation des choses et des êtres, mais sans l’imiter servilement. Les oiseaux parlent au passé manifeste une personnalité poétique déjà très affirmée, impétueuse, ferme dans sa douleur, rigoureuse dans ses excès. « J’ai froid sous mon costume de vivant » : ce seul aveu dit assez le ton de ce recueil fort, sans concessions.

 

JURY 2009       COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Fondation
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